THEATRE
Vendredi 10 février 2012 Salle Maurice Rodet
20h30
LE VENT DES PEUPLIERS
de G. Sibleyras
par la compagnie "La porte qui claque"
MISE EN SCENE : Jean MAZOYER
COMEDIENS : Jean-Claude AUDEMARD
André GAST
Jean MAZOYER
Durée : 1 heure 35
Genre ! Comédie Aigre-douce
Sur la terrasse d’un hospice d’anciens combattants, trois vieux discutent. Ils complotent. Entrent en résistance contre la Directrice, sœur Madeleine, contre l’enfermement, contre les nouveaux
qui viennent prendre leur place. Contre eux-mêmes. Ils refusent la vieillesse, ils repoussent la mort. Veulent s’échapper sur la colline d’en face où se dressent des peupliers. Pathétique,
émouvant, drôle et dérisoire. Les trois comédiens jouent leur rôle avec doigté. Simplicité, bouffonnerie parfois. Un zeste de mélancolie et d’ironie, romantisme et gravité. Ils campent sur scène
comme des statues imposantes à l’entrée du pays de nos rêves. Parce que nous avons tous rêvé, un jour de partir pour aller vers d’autres contrées, s’envoler vers d’autres destins . Oiseaux
migrateurs portés par le vent de la vie. Celui des peupliers…………………..
Guy DIEPPEDALLE
Architecte des mots éphémères
commentaires
Ce sont des anciens combattants, mais pas de vieilles badernes, des ratiocineurs tout au plus. Ils ont clos leur vie avant la guerre d’Indochine et ont renoncé au monde comme s’ils entraient
en religion. Passe encore pour Fernand qui s’évanouit sans prévenir parce qu’un éclat d’obus se promène dans sa tête. Mais René ? Lui qui n’a plus qu’une jambe valide, « fait le tour de
l’hospice en longeant le mur d’enceinte » et explore l’alentour, à la recherche des sourires des jeunes filles . Reste Gustave, lui est intraitable, « acariâtre, mauvais, désagréable,
hargneux , atrabilaire », il n’a jamais eu peur de « mourir à la guerre », mais « l’idée de perdre ses cheveux l’anéantit. »
Tous les trois réunis pourraient être des « dindons sinistres » que dénonce Gustave. Ils n’ont en réalité jamais été jeunes et les affirmations qu’ils
profèrent provoquent le rire . On devrait en pleurer, et c’est tout le contraire ! Ils sont attendrissants …………….
Danielle DUMAS
Rédactrice en chef de l’Avant-scène théâtre